lundi 17 juin 2013

LES PROFESSIONNELS DU CHANTIER

Interview par les élèves de CM1 de l'école Franc-Nohain :
 
LE CONSERVATEUR
Fanny Charton pendant l'interview des élèves
- Quelles études faut-il faire pour être directrice d’un musée ?

J’ai passé mon bac d’abord puis je suis allée à l’université pendant cinq ans où j’ai étudié l’histoire de l’art. Pour devenir conservateur, il faut ensuite passer un concours très difficile car il y a peu de poste : celui de Conservateur du patrimoine ou celui d’Attaché de conservation du patrimoine.

 

- Quelles sont vos missions ?

Je dois diriger l’équipe du musée, m’occuper du budget. J’organise les expositions et je contrôle les collections du musée. Je suis responsable des œuvres et je dois donc vérifier qu’elles sont en bon état et qu’elles sont bien gardées. Je dois aussi représenter le musée et faire des discours devant tout le monde lors des inaugurations.

 

- Avec qui travaillez-vous ?

Je travaille avec toute l’équipe du musée mais aussi avec les autres services de la ville (la comptabilité, les services technique, etc.), avec les élus de la municipalité, avec d’autres services de la région ou des musées de France. Je rencontre parfois les restaurateurs et les associations.

 

- Quelles sont les difficultés que vous pouvez rencontrer ?

La gestion du budget n’est pas la mission la plus intéressante mais c’est important. Il faut trouver de l’argent auprès de la municipalité mais aussi chercher des subventions pour organiser des manifestations, des expositions ou pour acheter et restaurer des œuvres.

 

- Aimez-vous votre métier ?

Oui j’aime beaucoup mon métier, à votre âge déjà je voulais travailler dans un musée ! En général il vaut mieux aimer ce métier car on y passe beaucoup de temps et d’énergie.


 
 
 

LES OPÉRATIONS DU CHANTIER

Compte-rendu des élèves de 3ème du collège Claude Tillier :
 
- CONDITIONNEMENT
 
Le conditionnement est une étape importante du chantier des collections. Toutes les œuvres et tous les objets qui ne sont pas exposés sont stockés en réserves dans des conditions adaptées à leur état de conservation et à leur domaine. Différents matériaux les protègent des chocs, de la lumière ou de la poussière.


Un conditionnement adapté est prévu aussi pour le transport des tableaux par avion à l'occasion de prêts pour des expositions temporaires.

Les peintures de chevalet sont rangées dans des « packs-cadres », sortes de pochettes en plastique faites sur mesure. Les assiettes en faïence sont insérées dans des blocs de mousse creusés sur mesure puis rangées dans des bacs. Les sculptures sont posées sur des étagères protégées par de la mousse. Les petits objets d’art décoratif sont stockés dans des armoires fermées. Enfin, les arts graphiques sont placés horizontalement et individuellement dans des pochettes neutres conservées dans des meubles à tiroirs.



 
Une photo et le numéro d’inventaire des œuvres sont affichés sur les boîtes pour les identifier facilement. Les bacs, les étagères, les travées et les salles sont numérotés pour retrouver facilement les œuvres.
Les CM1 s'exercent à la confection de packs-cadres
 
Les 3èmes s'exercent à la confection de protections en mousse pour des faïences


 
 

LES DOMAINES DE CLASSEMENT

Compte-rendu des élèves de 3ème du collège Claude Tillier :

- ETHNOGRAPHIE
 
Le terme « ethnographie » est composé de ethno, classe d’êtres, et graphie, écrire. Ce domaine concerne donc les objets qui racontent la vie d’un peuple et leurs activités. Les objets d’ethnographie sont avant tout utiles et ne possèdent en général pas de décorations, contrairement aux objets d’art.
Au musée de la Loire, la plupart des objets ethnographiques sont des objets sur la Loire : engins de pêche, objets liés à la vie des mariniers, outils de charpentiers de marine ou de laveuses. Il y a aussi de nombreux outils de menuisiers, tonneliers, etc. classés dans le sous domaine artisanat ; d’autres dans le sous domaine agriculture-élevage comme une fourche, une bride de trait ou une hotte de vendangeur.
Enfin, ce domaine regroupe des vêtements et des accessoires comme par exemple une canne, une ombrelle, des sabots ou des boutons de manchettes décorées d’animaux.
 
Les choix et descriptions des CM1 de l'école Franc-Nohain =
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
Bouton d’uniforme de la Compagnie des Inexplosibles de la Loire, vers 1840
Laiton – 2,5 cm
Don des Amis du musée, 2003
Musée de la Loire – COATP 1103
 
 
Ce bouton en laiton (un mélange de cuivre et de zinc) était cousu sur les uniformes des mariniers des Inexplosibles de la Loire. Il est décoré au centre avec une ancre tenue par un cordage, le nom de la compagnie est écrit tout autour.
Les Inexplosibles étaient des bateaux à vapeur qui transportaient des voyageurs sur la Loire comme les cars sur la route aujourd’hui. Le nom « Qui ne peut pas exploser » explique que les bateaux de cette compagnie n’étaient pas dangereux car équipés, comme la cocotte minute, d’un système pour faire partir la pression en trop.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
 
Gabarit réglementaire à filets, XIXe ou XXe siècle
Buis gravé– 14 x 4 cm
Don des Amis du musée, 2000
Musée de la Loire – COATP 1086
 
Cet objet en bois gravé (du buis) a la forme d’une pyramide. Il était utilisé par les gardes de pêche pour mesurer la taille des mailles des filets des pêcheurs professionnels. Il y avait des pêcheurs qui trichaient pour attraper plus de poissons, s’ils se faisaient prendre ils recevaient une amende.
Pour le contrôle, le garde tenait le gabarit par la poignée et l’enfonçait à travers le filet pour vérifier que les mailles n’étaient pas trop petites en fonction de l’espèce recherchée : par exemple entre 9 et 10 mmde tolérance pour les petites espèces, entre 24,3 et 27 mm pour les grandes espèces et l’écrevisse, entre 36 et 40 mm pour le saumon.
 
 
Les choix et descriptions des 3èmes du collège Claude Tillier =
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tarière de charpentier de marine,  XIXe ou XXe siècle
Bois et métal – 63 x 60 x 5 cm
Don Biry et Bélile, 1956
Musée de la Loire – COATP 956.1.36
 
 
 
C’est l’ancêtre de la perceuse ! La tarière est un outil en métal forgé qui sert à percer des trous dans le bois. Une sorte de vrille permet d’abord de caler l’outil à l’endroit voulu, puis une vis sans fin avec des lames très affûtées perce la planche en faisant des copeaux. Il faut se positionner debout, le buste penché, les bras tendus et les mains sur la poignée en bois puis tourner dans le sens des aiguilles d’une montre comme pour un tire-bouchon.
Le charpentier de marine utilisait la tarière pour percer les planches du bateau et les assembler à l’aide de chevilles en bois.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bride, XIXe ou XXe siècle
Cuir et métal
Musée de la Loire – COATP 961.2.26
 
La bride était utilisée pour harnacher la tête du cheval et le diriger lorsqu’il travaillait dans les champs.
Le mors en métal était positionné au fond de la bouche et les rennes de chaque côté permettaient au laboureur ou au conducteur de la charrette de diriger l’animal vers la droite ou la gauche en tirant dessus. Les œillères de chaque côté de la tête fixaient l’attention du cheval vers l’avant et lui évitaient d’être effrayé au cours du travail de trait. Les chevaux de course ont les mêmes œillères pour être concentrés uniquement sur la ligne d’arrivée.