mercredi 11 juillet 2012

LES PROFESSIONNELS DU CHANTIER

Interview par les élèves de CE2 de l'école Franc-Nohain :

LE RÉGISSEUR D’ŒUVRES

Julien Jobard devant les élèves
- Qu’est-ce qu’un régisseur d’œuvre ?
C’est quelqu’un qui travaille dans les réserves (lieu où sont rangés les objets non exposés) d’un musée, là où le public n’a pas le droit d’entrer.
Je surveille les œuvres et vérifie qu’elles sont en bon état, qu’elles ne sont pas abîmées, qu’elles ne sont pas sales ou pleines de poussière.
Je fais l’inventaire des œuvres et leur donne un numéro.
Je m’occupe aussi des déplacements des œuvres dans le musée ou vers d’autres musées et je prépare l’emballage. 

- Comment travaillez-vous ?
- Avec quels outils et avec qui travaillez-vous ?
Les outils principaux sont l’ordinateur, le registre d’inventaire et l’appareil photo. Pour toucher les œuvres, je dois mettre des gants.
Je travaille avec mes collègues du musée, avec ceux d’autres musées, et parfois avec des archéologues, des  restaurateurs, etc. 

- Comment choisissez-vous les numéros d’inventaire ?
Pour donner les numéros d’inventaire je dois les classer par familles (les domaines), par lots et par ordre d’arrivée. Les premières lettres CO veulent dire Cosne, ensuite je place la première lettre de chaque famille : P pour Peinture, S pour sculpture, etc.  Enfin les objets reçoivent un n° de lot et un n° individuel. 

- Quelles études faut-il faire pour être régisseur ?
Il faut faire des études après le bac en histoire de l’art ou en archéologie à l’université, puis faire des stages dans les musées. 

- Est-il important d’avoir un régisseur ?
Oui, sinon, qui s’occuperait des œuvres dans les musées ?
Oui, car il doit surveiller les œuvres pour éviter qu’elles ne s’abîment.
C’est important de donner des numéros d’inventaire aux œuvres et aux objets des musées pour les retrouver facilement.

LES OPÉRATIONS DU CHANTIER

Compte-rendu des élèves de 4ème du collège Claude Tillier :

- AMÉNAGEMENT DES RÉSERVES
Les meubles à plans
Les étagères pour les sculptures et les packs cadres
Les réserves du musée sont aménagées dans les combles au dernier étage. Dans le cadre du chantier des collections, les deux salles de réserves ont été entièrement réaménagées afin de dégager des espaces de travail (un bureau / atelier pour le nettoyage, une table pour prendre des photos, un bureau avec un ordinateur pour vérifier l’inventaire). De nouvelles armoires, des étagères et des meubles à plans ont été achetés pour un stockage adapté à chaque domaine d’œuvres ou d’objets. Les étagères les plus grandes reçoivent les peintures, protégées dans des packs cadres, et les sculptures qui, pour certaines, sont en cours de stabilisation.

- INVENTAIRE
Les registres d'inventaire papier du musée

L’inventaire sert à répertorier les œuvres ou objets qui sont dans les collections du musée. Chaque œuvre possède un numéro d’inventaire et une notice descriptive conservés dans le registre d’inventaire papier ou numérique. Les numéros d’inventaire commencent tous par Co (comme Cosne), puis ATP (pour Art et Tradition populaire), S (pour Sculpture), P (pour Peinture), etc., ensuite un nombre qui correspond à l’année d’entrée dans les collections (956 pour 1956 par exemple), un numéro de lot dans l’ordre d’arrivée cette année-là et enfin un numéro d’objet. Ils doivent apparaître obligatoirement sur toutes les œuvres.
Les fiches d’inventaire seront prochainement versées sur la base Joconde du Ministère de la culture et accessible en ligne par tous.

- RÉCOLEMENT
Anne Perrin (restauratrice de peinture) faisant un constat d'état

Le récolement est obligatoire pour tous les musées labellisés « Musée de France » tous les dix ans. Le prochain récolement doit être versé à la Direction des musées de France en 2014.
Il consiste en un constat d’état de chaque objet et permet de vérifier sa présence dans le musée, son emplacement, son état sanitaire, etc. Les informations du registre sont vérifiées, validées, l’objet est mesuré et photographié.

LES DOMAINES DE CLASSEMENT

Compte-rendu des élèves de 4ème du collège Claude Tillier : 

- PEINTURE DE CHEVALET 
La peinture dite de « chevalet » regroupe les œuvres picturales généralement réalisées à l’huile. Le chevalet désigne le trépied utilisé par le peintre pour réaliser son tableau en position verticale. Les supports sont variés, ici au musée généralement de la toile tendue sur châssis, mais aussi plus rarement du bois, du contreplaqué ou du carton.





Sélection et description par les 4èmes
Vue de la côte des Loges à Pouilly-sur-Loire, vers 1945 
REX-BARRAT (Varzy, 1914 – Paris, 1974)
Huile sur toile – 97 x 124 cm
Musée de la Loire – COP 1102
Don 2003

Ce grand paysage de Loire de fin d’été à la tombée de la nuit représente une vue depuis le hameau des Loges, près de Pouilly-sur-Loire, en face de Sancerre.
Il est signé en bas à droite du peintre Rex Paulain Jack BARRAT, très attaché à la Nièvre et à son village natal de Varzy. Il a été l’élève d’un autre peintre de la Loire très présent au musée : Claude Rameau (Bourbon-Lancy, 1876 – Saint-Thibault, 1955).
Au premier plan, on distingue, à flanc de coteau, les vignes de Pouilly au feuillage très coloré. Au second plan, de part et d’autre du hameau des Loges, sont représentés, à gauche, la Loire qui forme un méandre et à droite le coteau des Loges. A l’arrière plan, dans la brume du soir, se trouvent les collines de Sancerre, dont on remarque la silhouette du château.
La touche du peintre est particulièrement dynamique et vive, ce qui est une véritable marque de fabrique que l’on retrouve sur un autre tableau du même artiste également au musée (La plage à Pouilly-sur-Loire). La peinture est appliquée en couches épaisses superposées ou juxtaposées parfois en hachures ou zigzags.
Le peintre recherche une certaine forme de réalisme même s’il joue des contrastes forts entre les couleurs froides (l’herbe, la Loire et les collines à l’arrière plan) et les couleurs chaudes (les vignes).







Sélection et description par les CE2
Vue de l’île de Decize, 1832
Huile sur toile – 36,5 x 53,5 x 64,5 cm
Musée de la Loire - COP 1024
Don 1991

On ne sait pas qui est le peintre de ce tableau, on voit juste ses initiales, « JR » en bas à droite sur la coque du gros bateau.
Le tableau représente la ville de Decize sous un ciel gris. C’est une jolie ville, très calme, installée sur une île de la Loire.
On peut voir l’église grâce à son clocher, les remparts de la ville avec ses tours, le château fort en ruine en haut du rocher et le pont à gauche qui mène vers Moulins. A droite, le long d’un petit bras mort de la Loire, il y a une maison toute seule, cachée dans les arbres.
Il n’y a personne dans la ville, tout le monde est sur la Loire, qui est très paisible aujourd’hui ! A droite, au premier plan, un homme tient un long bâton pour pousser son gros bateau, qui a une cabane dessus. Sa femme est assise à côté de lui, elle a l’air de l’encourager. A gauche, un autre homme est dans une barque avec sa femme ; elle a l’air de chercher quelque chose !

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- SCULPTURE
La sculpture regroupe les œuvres réalisées en relief plus ou moins important, du bas-relief à la ronde-bosse (statue). Les matériaux sont très variés, on en distingue plusieurs au musée : la pierre, le bois, le plâtre, le bronze, la terre, l’ivoire et le métal. Les techniques employées dépendent des matériaux, depuis la taille directe (bois, pierre), l’incision, la gravure (ivoire), jusqu’au principe de moulage / coulage (bronze), en passant par le modelage (terre). Une sculpture est dite polychrome lorsqu’elle est peinte avec plusieurs couleurs ou patinée lorsqu’elle est vernie.













Sélection et description par les 4èmes
Clef de voûte représentant saint Pierre ?, XIVème siècle
Calcaire polychrome – 63 x 29 x 18 cm
Musée de la Loire – COS 980
Don 1989

Cette statue en pierre a conservé une partie de sa polychromie d’époque ; elle décorait la clef de voûte d’une église de Cosne, aujourd’hui disparue (l’église Saint-Laurent peut-être remplacée par Saint-Jacques à la fin du XVème siècle). On distingue encore sur le côté de la sculpture le départ des nervures des arcs de la voûte. Cette pierre a été retrouvée dans le mur de la cave d’une maison rue Anatole France.
Il s’agit d’un pape, puisqu’il porte une tiare et une aube. La disparition des mains ne permet pas d’identifier précisément le pape représenté. C’est peut-être saint Pierre, s’il tenait à l’origine des clefs dans la main gauche.
La représentation est très simplifiée : la tête est disproportionnée par rapport au corps, les traits du visage ou les cheveux sont très stylisés, les expressions du visage sont très simplifiées ce qui est une caractéristique de la statuaire médiévale régionale.














Sélection et description par les CE2
Statue de saint Nicolas, 1717
Faïence de grand feu – Nevers – 52 x 24 cm
Dépôt musée Auguste Grasset de Varzy - VF 5

Cette statue est en faïence comme les assiettes. Elle est cassée à plusieurs endroits (les mains, les enfants, le chapeau) car elle est fragile et aussi très ancienne. Au dos il y a une inscription de l’auteur en vieux français avec des fautes : « Fait en lan 1717 Prié pour celuy qui la fait » et deux trous car la statue est creuse à l’intérieur.
Le personnage principal est barbu, il a la tête penchée, il porte des chaussons pointus marron, une robe bleue, une tunique blanche avec des franges dorées et une grande cape bleue à l’extérieur, verte à l’intérieur, avec des bords décorés à l’or.
Sur la poitrine, il porte un collier avec un gros médaillon en or qui représente la croix de Jésus.
Sur la tête, il a une sorte de couronne qui, en fait, est un grand chapeau pointu (une mitre d’évêque) ; elle est cassée. Normalement, il a aussi un grand bâton, comme un berger (une crosse), mais il est cassé aussi.
A côté de lui, il y a un petit garçon tout nu qui se tient les mains, mais normalement, il y en a trois, comme dans la légende.
C’est saint Nicolas, le protecteur des enfants. En Allemagne, il distribue des cadeaux comme chez nous le Père Noël. On le fête le 6 décembre. Il protège aussi les mariniers des tempêtes, c’est pour ça qu’il est au musée de la Loire.