vendredi 21 décembre 2012

Fin d'étape !

Les étapes 1 et 2 sont terminées !
La 1ère édition du Petit journal du chantier des collections va pouvoir enfin prendre forme.

Que de chemin parcouru par le musée de la Loire et les élèves de Franc-Nohain ou Claude Tillier depuis avril 2012 lorsque, pour la première fois et de manière exceptionnelle, les réserves se sont ouvertes à eux !

Aujourd'hui, les domaines peintures, sculptures et arts décoratifs n'ont pour les élèves plus de secret.
Au fil des mois ils ont découvert et expérimenté : les techniques de l'inventaire, du récolement, du constat d'état, de la stabilisation ou de la restauration.
Ils ont pu également rencontrer et interroger des professionnels du chantier : régisseur, restaurateur de peinture et restaurateur de sculpture.

Lors de cette toute dernière séance, l'occasion était trop belle alors, de découvrir à quoi ressemblera cette première édition du Petit journal de chantier qui réunit les textes et les sélections d'objets réalisés tout au long de l'année et présentés sur ce blog en avant-première.

Ensuite, les réserves s'ouvrent une nouvelle fois à eux pour leur permettre de constater effectivement l'avancement du chantier qui se déroule en coulisses.

Les 3èmes découvrent dans les réserves la collection de lorgnettes de théâtre en cours de récolement
 
Les CM1 dans les réserves, à la recherche des objets sélectionnés lors des séances autour des arts décoratifs
 Quel beau moment de convivialité enfin, lorsque pour le bonheur de tous, un petit goûter est offert par le musée pour clôturer ces six mois de travail intensif.

Les 3èmes du Collège Claude Tillier de Cosne-Cours-sur-Loire
 
 
Les CM1 de l'Ecole Franc-Nohain de Cosne-Cours-sur-Loire
 Rendez-vous dès janvier 2013 pour les étapes 3 et 4 (arts graphiques et ethnographie) qui s'achèveront en juin par la seconde édition du Petit journal du chantier des collections.
A suivre...

jeudi 13 décembre 2012

LES OPÉRATIONS DU CHANTIER

Compte-rendu des élèves de 3ème du collège Claude Tillier : 


- CONSTAT D’ÉTAT
Anne Perrin (restauratrice de peinture) en train de réaliser un constat d'état
C’est une opération réalisée tous les dix ans dans les musées de France, à l’occasion de chaque récolement, mais aussi lorsque les œuvres sont prêtées pour des expositions.

Le constat d’état consiste à identifier (à l’aide de descriptions détaillées et de photographies) toutes les altérations visibles sur les œuvres afin de prévoir d’éventuelles restaurations ou de vérifier que l’état sanitaire est stable.

Les altérations peuvent être dues à différents facteurs :
- naturels, comme l’humidité ou la sécheresse, le froid ou la chaleur, la lumière ou éventuellement les incendies ou les inondations
- humains, comme les mauvaises manipulations, les dégradations volontaires ou les dégâts liés aux guerres
- biologiques, comme ceux produits par les insectes, les champignons, les rongeurs.

Ces facteurs produisent des effets différents en fonctions des matériaux. Sur les tableaux par exemple, on peut distinguer des craquelures, des fissures, des soulèvements, des jaunissements de vernis, des déjections d’insectes ou de rongeurs, des lacunes liées aux trous d’envol des insectes. Les céramiques quant à elles, peuvent présenter des ébréchures, des fractures ou des lacunes. Enfin, l’altération la plus fréquente sur les objets métalliques est l’oxydation (la rouille sur le fer, le vert-de-gris sur le bronze ou le cuivre par exemple).

Vélia Dahan (restauratrice de peinture) en train de montrer des exemples de soulèvements

- STABILISATION & RESTAURATION

Gommage et aspiration des poussières sur une sculpture
Dépoussiérage de la couche picturale d'un tableau
Aspiration des scrupules au revers d'un tableau entre le châssis et la toile

La stabilisation est essentielle dans un chantier des collections car elle permet de stopper toutes les dégradations sur les œuvres et de les conserver dans le temps. Le plus souvent on réalise un dépoussiérage minutieux qui empêche le développement de moisissures et on élimine les scrupules (poussière, débris, clous, etc. qui se logent souvent entre le châssis et la toile des peintures), crottes d’animaux et encrassements. On enlève également les éléments qui ne font pas partie de l’œuvre et qui peuvent l’abîmer (par exemple sur un tableau les clous qui peuvent rouiller). Enfin sur certaines peintures on refixe, à l’aide de pansements réversibles en papier japon, la couche picturale qui se soulève.

Amélie Méthivier (restauratrice de sculptures) en train de fixer des éléments détachés sur une sculpture
La restauration est très différente de la stabilisation et uniquement réalisée par des restaurateurs. On intervient sur une œuvre lorsqu’elle est très abîmée et qu’elle doit être exposée. Pour rendre une peinture plus belle par exemple, on rebouche les trous (lacunes) lorsqu’il y en a et pour une sculpture on recolle les morceaux qui se sont détachés. Il faut aussi rendre les œuvres moins fragiles à la manipulation ou au déplacement. Pour les tableaux on peut retendre les toiles ou même changer complètement le support de la peinture.

mercredi 28 novembre 2012

LES PROFESSIONNELS DU CHANTIER

Interview par les élèves de CM1 de l'école Franc-Nohain :

LA RESTAURATRICE DE PEINTURES
Vélia Dahan en pleine démonstration devant les élèves


- En quoi consiste votre métier ?

Mon métier consiste dans un premier temps à réaliser les constats d’état des peintures qui me sont confiées. J’identifie précisément les parties abîmées et effectue ensuite les stabilisations ou restaurations adaptées.



- Quelles études faut-il faire pour être restaurateur ?

Il faut déjà passer son bac puis faire de l’histoire de l’art et des sciences avant d’entrer dans une école de restauration. Il n’y en a que quatre reconnues par les musées de France : l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Tours, l’Ecole Supérieure d’Art d’Avignon, l’Institut National du Patrimoine et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.



- Quels sont les horaires d’une journée de travail ?

Cela dépend de l’activité et des projets sur lesquels je travaille. Je m’adapte aux horaires de mes clients et surtout je rentabilise au maximum mes déplacements dans la France entière.



- Avec qui travaillez-vous ?

Seule la plupart du temps. Je suis indépendante, mais je m’associe aussi avec des collègues sur les très grands formats ou sur des problèmes spécifiques que je ne maîtrise pas. Je travaille avec d’autres restaurateurs, des conservateurs de musées, des régisseurs, le plus souvent dans les musées mais aussi dans les églises.



- Avec quels outils travaillez-vous ?

Le plus souvent j’utilise des gants pour manipuler les œuvres ou les produits chimiques et des lunettes grossissantes ou une loupe pour mieux voir. Pour le nettoyage j’ai besoin d’un aspirateur à filtration absolue (qui ne recrache pas de poussière) et de brosses par exemple en poil de chèvre. Pour la  restauration, j’utilise différentes tailles de pinceaux, différentes colles et mastics réversibles.



- Qu’est-ce qui peut abîmer les tableaux ? Comment les répares-tu ?

Les tableaux sont abîmés par les rayons ultraviolets du soleil, par l’humidité, la chaleur, les insectes, les moisissures, la poussière mais aussi par des mauvaises manipulations.

Pour tuer les larves d’insectes on utilise l’anoxie : on place le tableau dans une poche et on enlève l’air pour faire mourir les vers.

J’utilise des sortes de pansements pour éviter que la peinture ne s’écaille. Quand il faut restaurer, je recolle les écailles, rebouche les trous avec du mastic spécial et remet de la peinture mais je dois faire en sorte que ce que j’ai fait s’enlève facilement et reste discret.


- Aimez-vous votre métier ?

Oui vraiment car je travaille sur des peintures parfois extraordinaires, dans des lieux parfois très étonnants (en haut des échafaudages) et avec des gens toujours différents. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer même si parfois, sur les tableaux très grands et très abîmés, le travail est long et répétitif.
 
 

LES DOMAINES DE CLASSEMENT

Compte-rendu des élèves de 3ème du collège Claude Tillier : 


- ARTS DÉCORATIFS


C’est un domaine très vaste qui englobe des œuvres et des objets très variés, réalisés dans des matériaux très différents. Il s’agit d’objets qui possèdent à la fois une fonction utilitaire et décorative.

Dans ce grand domaine sont répertoriés les céramiques (faïence de Nevers ou de Gien, grès de Puisaye, etc.), la dinanderie qui désigne la fabrication de vaisselle à partir de feuilles de métal (plats, assiettes en étain par exemple), les objets domestiques, utilisés au quotidien (instruments de musique, lorgnettes de théâtre, salières de table, boîtes à bijoux, bibelots…), la numismatique (pièces, monnaies) ou la phaléristique (médailles) et les militaria (armes d’attaque ou de défense, armes de poing ou d’épaule, armes blanches ou armes à feu).



Bénitier, milieu du XVIIIème siècle

Faïence de grand feu – Nevers – 20 x 8 cm

Musée de la Loire – COF 940.1.37

Legs Leblanc de la Caudrie














Ce bénitier est facilement identifiable grâce à la couleur orangée de la terre, l’émail blanc, la polychromie  (utilisation de plusieurs couleurs) et la décoration réalisée à la main : c’est de la faïence de Nevers. Il est percé de trous pour le fixer sur un mur et était utilisé pour conserver de l’eau bénite à la maison.

La scène principale représente un Christ en croix très naïf tandis que le reste de la décoration est essentiellement florale et géométrique.



Petite sirène, XIXème ou XXème siècle

Ivoire et bois – 9,2 cm

Musée de la Loire – COI 970.1.130

Legs Loiseau 1970











Cette statuette composée de deux parties qui s’emboîtent est un mystère ! On ignore à ce jour son usage et son origine.

Elle représente une sirène mi-femme, mi-poisson avec une queue recourbée munie d’écailles. Le travail de sculpture est d’une très grande finesse, laissant apparaître les moindres détails de la chevelure, du visage ou du corps. Elle tient dans sa main droite un coquillage contre son ventre et porte d’un air songeur sa main gauche à son visage.

Son ventre proéminent nous fait penser à la représentation d’une maternité ou d’une déesse de la fécondité ? Peut-être est-ce aussi Vénus ou Aphrodite ?


lundi 19 novembre 2012

Etape 2 – séance 3 et 4 : ARTS DÉCORATIFS

Mardi 23 octobre et jeudi 15 novembre 2012
Classe de CM1 - Ecole Franc-Nohain

« J’écoute, je découvre »
OPÉRATIONS DU CHANTIER
Les élèves apprennent à réaliser un constat d'état et comprennent la différence entre stabilisation et restauration.
 
 

« Je questionne »
PROFESSIONNELS DE MUSÉE
Les élèves rencontrent une restauratrice de peintures, Vélia Dahan.
 
 
 

Etape 2 - séance 3 : ARTS DÉCORATIFS

Jeudi 15 novembre 2012

Classe de 3ème – Collège Claude Tillier

« J’écoute, je découvre »
OPÉRATIONS DU CHANTIER
Les élèves apprennent à réaliser un constat d'état et comprennent la différence entre stabilisation et restauration.
 
 
 

« Je questionne »
PROFESSIONNELS DE MUSÉE
Les élèves rencontrent une restauratrice de peintures, Vélia Dahan.

 
 

mercredi 31 octobre 2012

LES PROFESSIONNELS DU CHANTIER

Interview par les élèves de CM1 de l'école Franc-Nohain :

LA RESTAURATRICE DE SCULPTURES


Amélie Méthivier questionnée par les élèves
- En quoi consiste votre métier ?
Mon métier consiste à réparer, stabiliser ou à nettoyer des sculptures réalisées dans différents matériaux (pierre, bois, métal…).
Concrètement, lorsqu'une partie d’une statue est cassée, comme une main, je la recolle pour qu’elle soit plus présentable en exposition, lorsqu’une autre est abîmée (à cause de l’humidité, des insectes…) je la traite pour qu’elle ne se dégrade plus...

- Quelles études faut-il faire pour être restaurateur ?
Il faut déjà passer son bac ! L’idéal est de cumuler ensuite une double formation en histoire de l’art et en sciences, mais des facilités en dessin sont fortement recommandées.

- Pourquoi est-ce important que les sculptures soient traitées par un restaurateur ?
Je suis un peu le docteur des sculptures, si je n’étais pas là les sculptures, parfois très anciennes –j’ai travaillé sur des sculptures qui avaient plus de 2 000 ans au musée du Louvre par exemple- ne seraient plus présentables ou tellement fragiles qu’elles risqueraient de se casser.

- Avec qui travaillez-vous ?
Je travaille seule en général, mais sur de gros chantiers ou sur des œuvres monumentales, nous intervenons en équipe. Mes clients sont essentiellement des musées ou des collectivités (pour les églises) mais parfois aussi des particuliers ou des collectionneurs.

- Avec quels outils travaillez-vous ?
Il n’y a pas vraiment de règle, cela dépend des sculptures et des problèmes. Les gants sont recommandés pour protéger les œuvres mais aussi mes mains. J’utilise un appareil photo, des spatules, des pinceaux ou des brosses, des aspirateurs spéciaux ou des compresseurs, de la colle réversible et des produits qui n’affectent pas les œuvres.

- Que faites-vous concrètement lors d’une intervention type ?
Je fais d’abord un constat d’état pour identifier les désordres et surtout leurs origines, puis je nettoie, je traite et enfin je répare si cela est nécessaire.

- Est-ce que votre métier vous plaît ?
Oui beaucoup, même si c’est parfois fatiguant et qu’il ne faut pas compter ses heures, je ne m’ennuie jamais. Ce qui me plaît le plus c’est de rencontrer chaque jour des gens différents dans des lieux différents et surtout de travailler au contact d’œuvres ou d’objets anciens, rares ou précieux.