vendredi 29 mars 2013

LES OPÉRATIONS DU CHANTIER

Compte-rendu des élèves de 3ème du collège Claude Tillier : 

- MANIPULATION


La manipulation des œuvres doit se faire avec beaucoup de précaution et suivant des règles strictes.
La première chose à faire c’est de mettre des gants pour protéger les œuvres mais aussi les mains des agents qui les manipulent (gants en cuir, en tissu ou en nitrile selon les usages).
Pour le déplacement ou la manipulation il convient de ne jamais prendre les œuvres par les parties les plus fragiles (par exemple le bras d’une statue, l’anse d’une coupe), de toujours tenir les objets à deux mains (une en dessous et une sur le côté), de toujours transporter une peinture avec la face vers soi. Les objets les plus lourds doivent être déplacés à plusieurs ou à l’aide d’outils adaptés.
Enfin avant chaque déplacement il faut s’assurer que le parcours est dégagé (les portes ouvertes, les couloirs non encombrés) et que le lieu de destination est prêt à recevoir l’œuvre (socle, vitrines, étagères ou sol recouvert d’un film de mousse protecteur).


- MARQUAGE


Le marquage des objets et des œuvres est obligatoire dans les musées de France. L’intérêt est d’abord de rendre l’identification des œuvres plus facile dans le musée lui-même puisqu’à chaque n° correspond une notice intégrée au registre d’inventaire. Il permet ensuite de reconnaître immédiatement le propriétaire en cas de prêt pour des expositions ou de vol.
Application d'une couche de vernis paraloïd®
Le n° d’inventaire commence toujours au musée de la Loire par CO (pour Cosne), vient ensuite la classification par domaines (P pour peinture par exemple), l’année d’entrée dans les collections, puis le n° de lot dans l’ordre chronologique et enfin le n° d’objet.

Marquage à l'encre de chine sur paraloïd®
Le marquage doit être infalsifiable mais aussi respecter l’intégrité de l’œuvre (une sorte de vernis permet de protéger les surface du marquage à l’encre de chine). Il s’adapte aux matériaux et est proportionné aux dimensions de l’œuvre. Il est également reproduit sur tous les éléments qui constituent l’œuvre (le châssis et le cadre pour un tableau par exemple). Enfin il se positionne à un endroit immédiatement identifiable par les agents du musée, discret pour ne pas être visible du visiteur et loin des zones où il pourrait être effacé par frottement (sous la base d’une statue par exemple).

LES PROFESSIONNELS DU CHANTIER

Interview par les élèves de CM1 de l'école Franc-Nohain :

LA TECHNICIENNE DE MARQUAGE
Céline Neau pendant l'interview des élèves
-  Quel est votre parcours d’études ?
Il n’y a pas de parcours idéal. Il y a des écoles du patrimoine, des concours aussi. Pour le marquage j’ai suivi des formations données par des restaurateurs spécialisés pour apprendre comme vous aujourd’hui les différentes techniques qui s’adaptent aux différents matériaux.

- En quoi consiste votre métier ?
Il consiste à marquer les numéros d’inventaire sur les œuvres, parfois j’aide aussi mes collègues à faire par exemple le dépoussiérage des œuvres. Je dois adapter le marquage aux matériaux, à la forme et à la taille des objets. Il faut aussi réfléchir au meilleur endroit : celui que le public ne voit pas, celui qui ne s’effacera pas lorsqu’on manipule l’objet…

- En quoi le marquage des œuvres est-il utile ?
Il est indispensable dans les musées de France car il permet de tenir à jour l’inventaire du musée (le registre ou la base informatique), de retrouver facilement les objets dans les réserves et de les classer par familles (domaines). Il sert aussi à identifier immédiatement le propriétaire en cas de vol ou de prêt pour des expositions. Il permet enfin d’associer des oeuvres qui sont proches, par exemple : une tasse et sa soucoupe.

- Avec quels outils travaillez-vous ?
J’ai besoin d’abord de mettre des gants pour manipuler les œuvres et d’une blouse. Ensuite j’utilise un pinceau pour appliquer une sorte de vernis (le regalrez® ou le paraloïd®) sur lequel je marquerai le numéro d’inventaire. J’écris enfin les numéros avec un stylo à encre de chine (qui ne s’efface pas) et à pointe très fine. Une fois que le numéro est bien sec je remets une couche de regalrez® pour le protéger et éviter qu’il ne s’efface.

- Avec qui travaillez-vous ?
Je travaille avec mes collègues du musée et en particulier Julien, le régisseur que vous avez déjà rencontré.  Je travaille aussi avec les restaurateurs et les agents techniques.

- Votre métier vous plaît-il ? Est-il difficile ?
Ah oui bien sur, mais c’est parfois difficile car je n’ai pas le droit à l’erreur et les objets sont très différents. C’est une grosse responsabilité, il faut être tout le temps concentré mais avec le temps on s’habitue. J’aime beaucoup manipuler des objets très variés, c’est chaque jour différent…

 
 

LES DOMAINES DE CLASSEMENT

Compte-rendu des élèves de 3ème du collège Claude Tillier : 



- ARTS GRAPHIQUES

Les arts graphiques regroupent toutes les œuvres réalisées sur papier suivant différentes techniques : le dessin, l’estampe, la photographie, la peinture ou l’impression.

Les « dessins » peuvent être réalisés à l’aide : de crayon à mine graphite (de couleur grisée), de crayon sanguine (de couleur marron, ocre à orangée claire), de mine de plomb (de couleur grisée), de pastel sec ou gras (polychrome), de fusain (à partir de charbon de bois donc de couleur noire foncée). Dans cette catégorie entre également l’encre de chine appliquée au pinceau (lavis d’encre) ou à la plume.

Les « estampes » rassemblent toutes les gravures composées à partir de bois (xylographie), de métal (eau-forte ou pointe sèche) et de pierre (lithographie).

Dans le sous-domaine « photographie » sont réunis les tirages argentiques (noir & blanc ou couleur) et les négatifs (certains au début du 20ème siècle étaient réalisés sur plaque de verre).

Les « peintures » concernent dans ce domaine uniquement les œuvres sur papier comme l’aquarelle (qui utilise beaucoup d’eau) ou la gouache.

Enfin on classe dans ce domaine arts graphiques les « documents imprimés », reliés ou non comme les cartes de géographie, les documents d’archives ou les livres publiés.

Affiche pour le théâtre de la Chauve-Souris, vers 1920
Serge SOUDEÏKINE (1883 – 1946)
Lithographie avec rehauts de gouache – 114 x 80 cm
Musée de la Loire – CO 2010.1.
Achat, 2010











Achetée en 2010 par le musée, cette affiche est signée du russe Serge Soudeïkine, le même artiste qui a imaginé le Projet de décors et costumes légué par Emile Loiseau en 1970. Elle a été créée selon la technique de la lithographie. Plusieurs plaques de pierre, autant qu’il y a de couleurs différentes, sont gravées puis encrées. Pour imprimer les exemplaires, les feuilles passent ensuite sur chaque plaque de couleur. On remarque d’ailleurs à plusieurs endroits les aplats de couleurs qui se superposent.
C’est une affiche très efficace car elle dit tout du spectacle de Nikita Balieff qu’elle annonce : une chauve-souris qui s’envole vers le spectateur et la silhouette d’une ville russe dans un nuage pour évoquer le titre « Revue de la Chauve-souris de Moscou » ; une Tour Eiffel pour indiquer que la revue est donnée à Paris ; un grand rideau de scène, des couleurs vives, des formes en mouvement et un arlequin pour illustrer le côté burlesque et joyeux de la représentation.

Rémi des Rauches, 1948
Maurice GENEVOIX, écrivain (1890 – 1980)
et Louis-Joseph SOULAS, illustrateur (1905 – 1954)
Maurice ROUAM, éditeur à Orléans
Livre imprimé In-4 en feuilles et burins originaux
Musée de la Loire – COG 1093
Achat, 1999


L’auteur du roman est l’académicien Maurice Genevoix. Il a des attaches dans notre département puisqu’il est né à Decize. Il ne s’est jamais éloigné de la Loire, sa maison près d’Orléans avait une vue directe sur le fleuve et c’est là qu’il a écrit ses plus grands romans.
Le livre raconte la vie de Remi des Rauches, un pêcheur de Loire, notamment au moment d’une grande crue du fleuve.
L’exemplaire du musée est une édition limitée imprimée sur papier vélin filigrané à la forme Bélier de Lana et porte le n°81 sur 125.
Cet ouvrage a été illustré à l’aide de burins originaux réalisés par l’artiste Louis-Joseph Soulas. Les dessins qui représentent des paysages de la Loire et des personnages du livre sont reportés à la pointe sur une plaque de cuivre qui est ensuite encrée. La plaque est alors essuyée mais l’encre reste dans les sillons qui forment le dessin. On presse enfin une feuille de papier sur la plaque pour que l’encre imprime le dessin. On remarque facilement l’empreinte en creux (la cuvette) laissée par la plaque de métal lorsque les pages sont passées sous la presse.

mardi 19 mars 2013

Etape 3 - séance 3 : ARTS GRAPHIQUES

Jeudi 14 mars 2013 
Classe de CM1 - Ecole Franc-Nohain 

« J’écoute, je découvre »
OPÉRATION DU CHANTIER
Les élèves apprennent comment marquer les œuvres avec leurs numéros d'inventaire. Ils expérimentent cette opération délicate sur des objets factices composés de matériaux différents (métal, bois, papier, céramique...).
 
Ils comprennent ainsi toute l'importance du marquage des œuvres réalisé dans les musées de France et découvrent les consignes strictes, les emplacements préconisés, les outils utilisés.

« Je questionne »  PROFESSIONNELS DE MUSÉE 
Les élèves rencontrent une technicienne de marquage, Céline Neau.
Prochainement vous découvrirez l'interview de Céline Neau, réalisé par les élèves...

vendredi 8 mars 2013

Etape 3 - séance 2 : ARTS GRAPHIQUES

Jeudi 7 mars 2013
Classe de 3ème – Collège Claude Tillier

« J’écoute, je découvre »
OPÉRATIONS DU CHANTIER 

C'est l'opération "manipulation" que les élèves découvrent dans un premier temps. L'occasion de comprendre toute l'importance des nombreuses règles ou précautions à prendre lorsqu'une œuvre est déplacée, transportée ou manipulée.

Les élèves apprennent ensuite où et comment marquer les objets avec leurs numéros d'inventaire : CO pour Cosne, P pour Peinture / S pour Sculpture / OA pour les objets d'art du domaine Arts Décoratifs / etc, puis l'année d'entrée dans les collections du musée, puis le n° de lot et enfin le n° de l'objet dans ce lot.